Memo(s)
Louis Voitier a été mon premier (et mon seul) marchand de vélo lorsque j'habitais à Amiens. Dès mes débuts, 1973, c'est chez lui que, grâce à un neveu de Pierre Pardoën (Jean-Michel Seguin), je me suis adressé. J'avais besoin d'un double-plateau pour mettre sur mon vélo (demi-course), que ma mère, gentiment mais sans connaissances, m'avait acheté.
Constatant que je n'étais pas très fortuné, il m'a tout de suite trouvé dans son atelier (qui deviendra mon "deuxième foyer") l'objet de ma convoitise qu'il me vendra et montera pour une somme dérisoire (je crois 20 francs).
Ce jour-là, j'ai tout de suite senti que j'avais à faire à plus qu'un bon marchand de vélo, je ne savais pas qu'il avait été un très bon coureur indépendant, ne passant pas pro à cause de son "caractère bien trempé", par contre j'étais certain, et cela s'est révélé pendant des années par la suite, que j'étais en présence d'un homme bon, bon comme le bon pain qu'il avait su faire lorsqu'il arrêta de courir vers les 31 ans (de mémoire) pour ouvrir une boulangerie, dans un village près de Ham (près de son ami José Catieau), vers 40 ans, alors qu'il avait ouvert son magasin de vélo, il reprit les courses en toutes catégories, mais dès ses premières victoires, il dut arrêter car commercialement certains clients ne voyaient pas d'un bon oeil que leurs progénitures ou eux-mêmes se fassent battre par un "ancien".
Merci de bien vouloir compléter votre article, j'espère que mon message (un peu long), vous aura apporté quelques renseignements intéressants. Lui et sa femme Christiane m'avaient "adopté", emmené sur les courses, enfin bref, étaient mes seconds parents, pour moi qui avait été élevé par mes grands-parents, je n'ai pas besoin de vous expliquer combien ils étaient importants. Leur fils, Christophe fut un bon coureur jusqu'en deuxième catégorie,excellent rouleur (comme son père) mais n'obtint pas les mêmes résultats. Vous trouverez tout son palmarès sur le blog de Jacques-Velo. Pour le prix de Loeuilly, il avait attaqué de l'arrière au km, à la course de la paix, il en était revenu avec une trépanation, dans le café à Liévin où on prenait les dossards, trônait son poster en grand au-dessus du comptoir, il est très connu et reconnu dans la Picardie, et le Nord Pas-de-Calais, voire la Belgique. Lui et sa femme eurent un garçon et trois filles. Mes excuses pour la longueur de mon texte mais je les aime tellement, lui et sa famille (sa femme est décédée)
Andrieux